samedi 4 juin 2016

Pierre Dubois et Dimitri Armand : Sykes ♥♥♥

Lorsque « Sentence » Sykes pose le premier sabot dans ses collines natales, le jeune Jim Starret reconnaît immédiatement une légende de l'Ouest, digne des illustrés avec lesquels il a appris à lire. Mais son nouveau héros n'est pas là lorsque la redoutable bande des Clayton assassine sa mère sous ses yeux. Dès lors, Jim n'a plus qu'une obsession : rejoindre Sykes et participer à la traque. Il a déjà payé le prix du sang. Il ignore encore que ce sont ses démons qui forgent une légende du Far-West.

Notre Avis : 
« Tu tires vite, l’ami… À l’ancienne, au plus rapide ?
- Ça me va »

Cet échange résume parfaitement cet album.
On a ici un western à l’ancienne : le marshal aussi doué qu’impitoyable pourchassant une bande de criminels qui massacrent et pillent tout sur leur passage ; le gamin rescapé d’un de ces carnages rêvant de vengeance et s’identifiant au justicier ; le porte-flingue cynique mais loyal ; l’indien pas très civilisé mais excellent éclaireur ; l’ode aux grands espaces (il suffit de voir la première page de l’album)… tout sonne comme un classique de John Ford.

Mais très vite, on tombe dans le western crépusculaire. Un western violent, remettant en cause le manichéisme du héros qui peut se retrouver dans le mauvais camp. Un Western démystifiant la conquête de l’Ouest et montrant ses conséquences : massacre des indiens et des troupeaux de bisons, expulsion des premiers fermiers par les promoteurs véreux au nom du progrès. Un Western où le cow-boy solitaire tente de se débarrasser de ses démons et n’arrive plus à sa place dans le monde civilisé représenté notamment par l’arrivée du chemin de fer. 

On n’attendait pas mais alors pas du tout, Pierre Dubois, l’elficologue, dans ce registre mais il a parfaitement su saisir et retranscrire l’essence du western et le dessin de Dimitri Armand est juste… wahou!

Alors oui, l’intrigue de ce one-shot est classique et peut être qualifié de « sans trop d’originalité » mais c’est ce qui fait sa plus grande valeur. En 80 pages de bandes-dessinées, Dubois et Armand nous résument 50 ans de cinéma, démontrant que ces deux formes d’art séquentiel sont très proches l’une de l’autre. 

Florian

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