Après quelques tumultueuses polémiques et une ouverture de cérémonie plus que maladroite (lire ici), l'édition 2016 du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême s'est clôturée le samedi 30 janvier 2016 avec l'annonce des lauréats des différents fauves (trophées du festival).
Grand Prix 2016 : Hermann
De son vrai nom Hermann Huppen, Hermann est né en Belgique à Bévercé, petit village des Ardennes proche de Liège et de la frontière allemande, le 17 juillet 1938. Dessinateur et scénariste autodidacte, il se lance dans la bande dessinée au milieu des années 60 en intégrant le studio Greg, où il réalise quelques récits courts dont un épisode des Belles histoires de l'Oncle Paul. Assez rapidement, en tandem avec Greg au scénario, il conçoit à partir de 1966 la série d'aventures Bernard Prince pour l'hebdomadaire Tintin, périodique dont on a un peu oublié aujourd'hui la dimension à la fois populaire, moderne et souvent novatrice.
Ici raconte l'histoire d'un lieu, vu d'un même angle, et celle des êtres qui l'ont habité à travers les siècles. Dans cet espace délimité, les existences se croisent, s'entrechoquent et se font étrangement écho, avant d'être précipitées dans l'oubli. Richard McGuire propose ainsi une expérience sensorielle inédite, puissante et presque magique du temps qui passe.
Prix du public - Cultura : Cher pays de mon enfance de Benoît Collombat et Étienne Davodeau, Futuropolis
Étienne Davodeau et le journaliste Benoît Collombat s'associent le temps de ce documentaire dessiné en revenant sur une organisation parfois mal connue de l'histoire contemporaine : le SAC, service d'ordre du parti gaulliste, qui fut directement responsable dans les années 1970 de plusieurs dizaines de meurtres. Les deux auteurs accusent, témoignent et rappellent quelles libertés pouvaient parfois être prises avec la démocratie...
Prix spécial du Jury : Carnet de santé foireuse de Pozla, Delcourt
Une hospitalisation difficile, une maladie compliquée et un carnet comme une bouée de sauvetage… C’est le point de départ de ce voyage graphique étonnant, superbement mis en scène par un auteur rare, dessinateur de talent. Le tout saupoudré d’humour et d’autodérision.
Kamala Khan, une jeune fille de confession musulmane, se découvre du jour au lendemain d'extraordinaires pouvoirs. Grande admiratrice de Carol Danvers, cette adolescente va s'apercevoir qu'être une super-héroïne s'avère plus difficile qu'il n'y parait...
Entre biographie et fiction, la bande dessinée de Pietro Scarnera se nourrit des photos et documents d’époque et se déroule suivant les anecdotes reportés par Levi lui-même ; elle trace son parcours d’écrivain depuis « Si c’est un homme » et jusqu’à « Les naufragés et les rescapés », pour s’arrêter un instant avant ce matin d’avril 1987 où Levi a mis fin à ses jours.
Restituant en plein la complexe personnalité de Primo Levi, Une étoile tranquille est une invitation à découvrir ou redécouvrir une des œuvres les plus emblématiques de la littérature du XXe siècle.
Prix Jeunesse : Le grand méchant renard de Benjamin Renner, Delcourt
Face à un lapin idiot, un cochon jardinier, un chien paresseux et une poule caractérielle, un renard chétif tente de trouver sa place en tant que grand prédateur. Devant l'absence d'efficacité de ses méthodes, il développe une nouvelle stratégie. Sa solution : voler des œufs, élever les poussins, les effrayer et les croquer. Mais le plan tourne au vinaigre lorsque le renard se découvre un instinct maternel...
Prix du polar - SNCF : Tungstène de Marcello Quintanilha, ed. Cà et là
Un policier et son épouse, un ancien militaire, un petit dealer... Les vies et destins de quatre personnages se croisent autour d'un fait divers en apparence banal. Le Brésilien Marcello quintanilha mène avec brio ce récit d'une profonde noirceur et signe avec un graphisme aux influences multiples l'un des polars les plus étonnants de l'année.
Prix du patrimoine : Père et fils de Plauen, E.O, Warum
Une série quasiment muette sur un père et son fils faisant cent farces et vivant milles aventures. Écrites entre 1933 et 1936 par un caricaturiste ostracisé par le pouvoir nazi, cette série rencontra un succès énorme malgré -ou peut être à cause- de l’époque lourde. Le père, sorte de Dupont rondouillard et son fils, petit Gaston sans gros nez, traversent la vie quotidienne, s’offrent des cadeaux, font l’école buissonnière mais aussi gagnent un héritage, vivent sur une île déserte et partent dans les étoiles… Un monument toujours aussi moderne et inventif, plein d’humour et d’amour, tout en douceur et la fantaisie.
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